Programme | Hôtel - Extension |
Lieu | Fouesnant, France |
Client | Privé |
Surface | 390 m² |
Budget | 300 000 €HT |
Date | 2019 |
Retiré dans le creux d’une baie en Bretagne, face aux îles des Glénants, le terrain arboré est bordé par les eaux. Un ancien corps de ferme en granite entouré de quelques ruines fait face à une plage sauvage. Il faut prendre le temps de sillonner les bois environnants, les rivages rocheux et les hameaux de granit alentours pour s’imprégner progressivement de l’atmosphère particulière qui règne en ce lieu. La brume qui caresse le paysage donne une dimension palpable à la lumière qui la traverse. Tout ce qu’elle touche s’illumine de perles d’eau. C’est dans cet écrin préservé que sont reçus des campeurs, logés dans de grandes tentes familiales. Le cahier des charges était clair mais complexe. Il s’agissait d’aménager le bâtiment existant et de l’augmenter d’extensions et surélévations pour qu’il puisse décupler sa capacité d’accueil et d’usages. L’enjeu était pour nous de conserver les lignes bâties et de s’implanter sur les fondations des ruines présentes qui correspondaient aux limites de zones constructibles autorisées par le PLU. Pour s’isoler des nuisances de la route, les diverses extensions viennent combler les vides laissés entre les bâtis existants. Les eaux pluviales récoltées en toiture sont filtrées et stockées en cuve pour être réutilisées pour les douches et les wc. Au final, le projet consiste en la création d’un préau, d’une terrasse, d’un parking couvert, d’un appartement en duplex, d’un bureau, de sanitaires, d’un atelier et d’une salle de réception. Les rénovations portent sur une cuisine, une salle commune et une maison indépendante (penty). Les constructions existantes présentent les caractéristiques typiques de l’architecture locale. Les murs sont constitués d’un appareillage de pierres de granite dont les teintes varient entre le gris, le beige et le brun. Les encadrements des portes et linteaux sont taillés dans des blocs de granit de teintes similaires. Les toits sont couverts en tuiles d’ardoise. Pour notre intervention, nous avons fait le choix d’employer principalement du bois brûlé selon la technique japonaise du shou sugi ban. La teinte noire obtenue est contrastée par des reflets gris-argentés qui rappellent la texture des lauzes d’ardoises traditionnellement posées en toitures. Ce traitement naturel est écologique. Seule la chaleur est employée pour modifier les propriétés extérieures du bois. Ce processus le rend plus dur, imputrescible et le protège contre le feu. C’est également un moyen de le rendre naturellement résistant aux insectes. Dans un environnement préservé, ce matériau nous paraît donc être le bon compromis entre emploi de matériaux naturels, esthétique contemporaine et solutions durable. Ainsi, l’architecture existante a été valorisée par de simples rénovations mais elle a pris une dimension intemporelle en fusionnant avec des excroissances contemporaines.