La ville de Sanguinet est bordée par la forêt des Landes. C’est en lisière de cet espace naturel que le complexe multisports s’implante. Un réseau de poteaux en béton et de murs périphériques vient soutenir une dalle de toiture autoportante. Pour réaliser ces poutres de grandes portées, notre choix s’est porté vers le béton. Son emploi est parfois critiqué sur le plan écologique mais dans ce cas précis, il semble présenter le meilleur rendement comparé à des structures métal ou bois. L’usine de fabrication des panneaux se trouve dans la commune voisine à moins de 15 km du site de construction. L’agile, le calcaire et le sable nécessaire à sa fabrication sont naturellement présent dans la région. L’épaisseur de la dalle autoportante et l’inertie thermique intrinsèque du béton permet notamment de limiter les couches d’isolants souvent issus de la pétrochimie. L’espace libéré au sol permet d’accueillir un gradinage en hémicycle qui se focalise sur le terrain de sport central. La façade est totalement vitrée et donne à voir ce paysage végétal. L’objectif étant de donner à voir les représentations sportives mais également de penser le lieu comme un sanctuaire, focalisé sur la nature lui faisant face. Les grands panneaux vitrés peuvent s’ouvrir et le terrain de sport devient alors semi-extérieur, dialoguant directement avec les éléments naturels qui l’environnent. Ainsi le bâtiment devient évolutif et son vaste espace central ouvert peut accueillir des représentations théâtrales, musicales. Les lignes pures qui le composent appellent à la contemplation et à la sérénité. Les vestiaires et lieux d’accueils sont contenus dans une aile du bâtiment alors que l’autre, en surplomb sur le terrain naturel, voit son toit autoportant définir une zone semi couverte, où seule la structure évidée de la toiture et les poteaux définissent une zone hybride dont le sol est resté naturel. On imagine alors la nature reprendre ses droits et créer un jardin sauvage, les grands pins poussant jusqu’à traverser la trame structurelle des poutres de la toiture. Le bâtiment est pensé pour favoriser ces échanges, ces inter pénétrabilités, ces accidents et la poésie d’une nature qui trouve toujours un chemin.